A la question : c’est quoi un bon système ? C’est un système qui ne sonne pas faux, serais-je tenté de répondre.
Telle est la question qui m’est posée, assez régulièrement je dois dire, qui laisse entendre qu’il existe une vraie fausse Haute-Fidélité. Tiens ! Comment est-ce possible ?
De mon point de vue, un système qui sonne faux, peut avoir plusieurs origines :
1. Soit les sons qu’il restitue sont « trop beaux » et, dans ce cas, on se laisse assez facilement abuser si on n’a pas suffisamment d’expérience avec la musique et la haute-fidélité. Cela peut être un son trop chaud, trop rond, trop doux … en définitive, il s’agit d’un son coloré.
2. Soit il est trop transparent. C’est la lessive qui lave plus blanc que blanc.
3. Soit il comporte un certain nombre de manques. L’écoute en devient insipide, aseptisée, plate … Il ne se passe rien !
Conséquence : c’est la soupe à la grimace. Au bout d’un certain temps, on se lasse.
Dire que l’on peut « ajuster » un système en se servant uniquement de ses oreilles est un leurre.
Même si l’on possède une oreille très exercée et exceptionnellement « juste », ce qui est rare, il vous faudra toujours valider le résultat par comparaison à une référence.
Doit-on pour cela posséder l’oreille absolue ?
Pas obligatoirement.
« Déjà, il faut faire le distinguo entre oreille relative (baptisée improprement ‘oreille juste’) et oreille absolue. L’oreille relative est capable de discerner le juste du faux et la hauteur d’une note en s’appuyant sur un point de comparaison, comme une note de piano ou un diapason. Donc, un musicien qui possède l’oreille absolue sait théoriquement quand il entend un son de quelle note il s’agit. »
Le meilleur moyen pour ne pas se tromper c’est d’aller au plus près de la source.
Comment procéder ?
Par référence à une source étalon.
1. Concentrez-vous sur l’écoute que vous êtes en train de faire, d’abord à partir d’un bon casque, pour juger de l’équilibre, de l’homogénéité et de la cohérence des registres.
2. Puis, à partir des enceintes, vous devez retrouver (sensiblement) le même équilibre et ressentir physiquement les instruments et la dynamique de l’orchestre.
Globalement, on peut éliminer pas mal de défauts en commençant par quelques recommandations.
D’abord, « calez » votre installation sur le medium.
Un bon medium, c’est un medium qui vous prend aux tripes, qui vous touche et vous chamboule.
C’est dans cette partie du spectre qu’il se passe le plus de choses. C’est à ce niveau que la restitution doit être la plus exacte et la plus riche.
Le moindre déséquilibre doit vous sauter aux oreilles. Servez-vous des voix que vous connaissez parfaitement et concentrez-vous sur leur tonalité. Ni trop haut, ni trop bas, le timbre doit être parfaitement exact, les reprises de respiration naturelles, l’émotion de l’interprète perceptible.
Ensuite, le grave.
Un bon grave, c’est un grave que l’on n’entend pas.
Il vous faut obtenir une parfaite lisibilité. Sinon, adieu le rythme. Si le tempo n’est pas respecté, vous passez complètement à côté de la vie de la musique. N’espérez pas taper du pied. La musique ne vous atteindra pas. Vous ne participerez pas à l’évènement. Vous serez « spectateur ».
Enfin, l’aigu.
Un bon aigu, c’est un aigu qui ne brille pas.
Détaillé, sans être exagéré, qui puisse filer pour que les notes durent dans le temps. Varié, pour pouvoir apprécier les différentes couleurs des instruments et des voix.
Et l’espace ?
La notion de perspective ne pourra vraiment être évaluée qu’à partir des enregistrements de grandes formations.
Dans un orchestre symphonique, tout est parfaitement organisé. Ne serait-ce que par sa composition, autour de 4 familles d’instruments.
Pour avoir une idée de la répartition en profondeur et en largeur des différents pupitres vous n’avez pas d’autres choix que celui d’écouter un orchestre symphonique. Par contre, cet exemple ne s’applique pas lorsque l’orchestre est caché, comme dans le cas d’une fosse d’opéra.
Mon conseil : exercez-vous à « TRAVAILLER » L’OREILLE.
« Pour optimiser de façon durable les qualités auditives de l’oreille, il faut maintenir sans cesse l’éveil de l’écoute, celle-ci pouvant être perturbée par des problèmes d’ordre physique ou émotionnel. Il faut d’une certaine façon toujours tendre l’oreille ! »
Si vous fréquentez assidument les orchestres et les différentes manifestations musicales qui ont lieu dans les salles, les églises, les rues … vous allez percevoir assez facilement et distinctement non seulement les différences de timbre des instruments mais également le jeu des musiciens, l’ambiance, l’acoustique, le rythme d’une interprétation …
En définitive, comment reconnait-on un bon système ?
Un bon système est un système qui donne du poids et de la vie à la restitution, qui est harmonieux, aéré, jamais pesant, qui ne crée pas d’effets de masque, qui ne cherche pas à vous tromper par une fausse coloration. C’est un système qui sert la musique en créant du lien entre les notes, au point de ne plus être concentré sur le son mais sur ce qui se déroule devant vous.
Cela dit, mieux vaut un système qui n’en fait pas assez qu’un système qui en fait trop. Au risque de vous en « mettre plein les oreilles ».
Un système qui sonne vrai est un système qui vous donne envie d’écouter la musique, sans que vous ayez à vous poser trop de questions.
N’oubliez jamais que c’est la musique qui doit s’exprimer à travers vos systèmes. Et pas le contraire.
P.S. La mémoire auditive étant chargée de retenir l’information à court terme, donc très fugitive, méfiez-vous des écoutes à l’emporte-pièce ou échelonnées dans le temps, en croyant vous souvenir de ce que vous aviez entendu x temps auparavant.
En définitive, vous aurez presque tout oublié de la qualité de l’écoute, sauf à avoir vécu un moment exceptionnel.
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Merci pour ce très bon article Jean. C'est toujours quand je trouve qu'un système est vivant, dynamique sans en faire de trop, transparent sans partir à la chasse aux ultra-micro-détails mais tout simplement musical et qui donne envie d'écouter de la musique que je prends le plus de plaisir à écouter un système.