A un ami qui me disait “Où est passée la musique ?” et qui me demandait ce que sont devenues les démonstrations auxquelles il assistait dans les années 1980-90, je lui ai fait lire un mail que j’avais adressé à un autre bon ami :

Aujourd’hui, bon nombre de démonstrations pêchent plus par excès que par défaut.

Un exemple parmi tant d’autres :
quelques fois, on va chercher l’ultrason en pensant y trouver de la musique.

Il est vrai qu’un super-tweeter comme celui que fabrique Tannoy ou le Sopranino d’Enigmacoustics peut apporter une ouverture qui libère le haut du spectre des crispations, des duretés qui pourraient résulter de fréquences situés au-delà de la bande passante couverte par le haut-parleur d’aigu. Et c’est parfaitement juste, je l’ai vérifié.

Mais, désormais qui se soucie de L’EQUILIBRE ?

On s’aperçoit que bon nombre d’installations sont déséquilibrées. Tout ça parce que les personnes qui les composent se basent sur Leur perception du son.

Or, pour s’en affranchir il faut être en contact avec la musique, c’est à dire les musiciens. Il est nécessaire, primordial même d’avoir d’abord une culture musicale.

Et puis, pour avoir l’illusion d’une voix, qui soit pleine, charnelle, vivante, il est souvent préférable d’avoir un HP de medium qui ait une large surface.

Dans le domaine de la restitution, peut-être plus qu’ailleurs, il faut se poser les bonnes questions.

On cause rarement de lien entre les notes, cette magie de rendre la musique souple, légère, joyeuse comme si le violoniste voulait te transmettre toute la passion qu’il met en déplaçant l’archet sur son violon pour te faire “entrer” dans sa partition.

Et puis, il faut savoir qu’il est beaucoup plus difficile de bien faire fonctionner les grosses pétoires que les petites enceintes dites bibliothèques.

Un ensemble Jadis et Asa Monitor délivre déjà un son de “folie”.

Certes, il va manquer le soubassement qui te fera frissonner sur le 32 pieds, rarement le 16. Couple-les avec un bon caisson qui ne s’entend pas, type JL Audio et le tour est joué.

Il te manque encore l’illusion de la hauteur ? Achète un canapé bas et l’affaire est classée.

Maintenant, tu t’assois, tu écoutes et tu ne te poses plus de questions métaphysiques et autres balivernes que tu entends ça et là, qui t’empêchent d’avancer et finissent par te faire tourner en rond.

Et toi, me rétorqua-t-il, ne t’arrive-t-il pas de douter ?
Et moi, d’ajouter : bien sûr. Et celui qui te dira le contraire est soit un allumé, soit un malhonnête.

Comme nul n’est prophète en son pays, il faut faire preuve de beaucoup d’humilité dans ce domaine et savoir raison garder pour ne pas tomber dans un travers qui te fait passer pour un idiophile.

C’est ça la vraie question. Je me la pose constamment et c’est elle qui me fait avancer.

Quant à se demander “Où est passée la Musique ? ” la réponse se trouve forcément chez un conseiller qui a une grosse expérience du concert et de la haute-fidélité.