Vous vous doutez bien qu’on n’aborde pas l’écoute du système ASKJA de la même manière que n’importe quel système lambda.

Rien que le prix donne déjà le vertige : 440.000€ HT, pour le tarif de base. Le poids ne l’est pas moins, puisqu’il atteint la tonne, 1.200 kg avec les flight cases.
S’il n’est pas facile d’être objectif face à un demi-million d’euros TTC, il s’agit surtout d’éviter de se persuader que le résultat sera forcément exceptionnel.

Sur l’invitation de M. Didier Kwak, je me rends à Nice le mercredi 20 juin 2018, pour faire connaissance avec l’ASKJA (prononcez askia) Origin.

Lorsque je pénètre dans la pièce d’écoute, je découvre un style luxueux et un aménagement confortable, propice à passer de longues heures en sa compagnie. Le TV plasma Pionner Kuro offrira le spectacle visuel adéquat.

L’installation est constituée de 7 éléments : 1 ampli-DAC, 1 alimentation secteur, 2 filtres et 2 enceintes, ainsi qu’un meuble en corian, qui pèse 246 Kg, Et encore, il est creux.

La beauté des formes n’a d’égal que le design, d’une extrême sobriété contemporaine, qui se marie avec tous les styles d’intérieurs.

Les travaux dont a bénéficié le système sont fondamentaux pour expliquer la démarche de Didier.

J’apprends que la conception de l’Origin découle d’une étude scientifique et approfondie sur la psycho-acoustique et ses influences sur notre système perceptif, révélateur de nos émotions.

Ça me rappelle les études menées par Christian Catauro sur son convertisseur Helixir Audio HRDDAC.

Didier Kwak s’est inspiré de la mécanique des fluides et de l’aérodynamisme pour confectionner les éléments. Ainsi, toute la réalisation est basée sur l’efficience de l’écoulement des ondes et la chasse aux vibrations parasites, de quelque origine qu’elles soient, afin de ne reproduire que l’authenticité du son.

Les filtres des enceintes ont été déportés à l’extérieur, encore une fois pour éliminer toute interférence qui pourrait avoir un effet néfaste sur le son.

Chacun des composants de ce système prestigieux a été pensé sans aucun compromis.
La fabrication est somptueuse. Elle est entièrement manuelle et réclame pas moins de 3 mois.

Au terme de trois bons quart d’heure de discussion, étayée par de nombreuses explications (je détaillerai les recherches qui ont conduit à l’élaboration de l’ASKJA Origin dans un prochain article), je m’installe confortablement dans le canapé pour débuter l’écoute.

Didier me fait remarquer que le souffle est inaudible. Un peu gêné mais voulant quand même vérifier son affirmation, je colle une oreille contre le pavillon de l’enceinte. En effet, en l’absence de modulation, le souffle est complètement absent. Je ne constate aucun grésillement, ni bruit parasite. Le silence est total.

Dès les premières notes de musique je sens qu’il se passe quelque chose.
La restitution m’interpelle, je suis surpris, un peu troublé. En tous cas, je ne reste pas indifférent.

Ici, la musique s’exprime avec lyrisme et subtilité. Elle présente des accents romantiques qui me donnent à penser que son concepteur est un passionné de musiques.

Certes, il a été monteur de l’émission “Les Enfants du Rock” dans les années 1980. C’est surtout parce qu’il était déçu par le matériel existant que Didier s’est lancé dans la réalisation d’un ensemble qui représenterait une sorte d’idéal sonore.

Et ce que j’entends, c’est la Musique, toute la musique, rien que la musique.

Quel que soit l’enregistrement, la dynamique est pour ainsi dire sans limites. Les instruments, les musiciens, les chanteurs s’expriment dans une acoustique palpable, aux dimensions proches de la réalité.

Je demande à écouter quelques passages difficiles  pour « piéger » l’ensemble. Que nenni ! Le système s’en tire admirablement bien, sans la moindre difficulté.

Sur des titres où une certaine fatigue est généralement ressentie, l’ASKJA parvient à proposer une présentation plus onctueuse, plus sereine, plus confortable.
Il s’autorise à ne pas vous agresser malgré la rudesse du morceau.

L’écoute du titre “Tutu” (Miles Davis) est tout à fait révélateur de la capacité du système à restituer le timbre de la trompette bouchée avec toute sa rutilance mais sans stridences.

Pas de crispation, de transparence exagérée, de projections d’aucune sorte …

La restitution est précise, tout en étant aérée. Détaillée, au point d’entendre tourner les feuilles des partitions, jusqu’à percevoir la respiration des musiciens …

Le système entier reproduit le son avec exactitude, sans fioritures, ni coloration, à la manière du casque SENNHEISER EH-1 (la référence des casques), la sensation physique en plus.

Je pourrais analyser ce qui m’a le plus impressionné, le plus touché, le plus atteint. Je ne pense pas que cela vous aiderait à évaluer le potentiel de l’ASKJA Origin.
Pour la simple raison que nous n’avons pas tous la même sensibilité, ni le même rapport à la musique.

La tentation qui a été la plus difficile à écarter, c’est celle qui consiste à chercher des critères de comparaison, généralement par rapport à son propre système, avec le risque de se retrouver avec une référence qui n’en est pas une.

A l’issue de la séance d’écoute, il ne m’a pas été possible d’affirmer que le système de M. Didier Kwak était le plus émotionnel qu’il m’ait été donné d’entendre.

Par contre, je suis convaincu qu’il se situe dans le cercle restreint des ensembles les plus respectueux que j’aie pu écouter, vis-à-vis de la source, avec cette faculté de donner du poids (une présence accrue), de la fluidité, du rythme et une différenciation de la qualité des enregistrements nettement perceptible.

Je me suis surpris à écouter l’acoustique de l’endroit qui avait servi à la prise de son, avec une perspective constamment renouvelée.

Il m’a fait vivre un voyage initiatique aux origines de la musique.
En cela, il pourrait servir d’outil de contrôle pour les studios d’enregistrement.

Même si la pièce aurait mérité un traitement acoustique pour s’affranchir de certaines résonances qui se sont invitées dans quelques passages, la restitution était suffisamment « propre » pour ne pas m’incommoder.

Ce dont je suis certain, c’est que l’ASKJA Origin a été conçu pour délivrer le message le plus fidèlement possible.

S l’écoute des fichiers en qualité CD était déjà des plus convaincantes, il prendra sa pleine mesure avec les fichiers en haute résolution, à partir desquels il pourra s’exprimer pleinement.

Avec un convertisseur TOTALDAC, des lampes 300B et des haut-parleurs TAD, on pouvait s’attendre à un son d’excellente facture mais c’était sans compter sur l’extrême rigueur de sa mise au point qui a permis à Didier Kwak d’aboutir à cette neutralité, sans fausse chaleur, ni coloration artificielle.

Le fait est, ce sont les câbles d’enceintes de la marque Atohm qui ont été choisis pour leur équilibre alors que leur coût est tout à fait dérisoire eu égard au niveau tarifaire de l’ensemble.

Conclusion : Didier Kwak est allé au bout de ses rêves en se donnant les moyens de développer le système complet ASKJA Origin.

Un système jusqu’au-boutiste, capable de vous transporter dans une autre dimension et qui représente dans sa complétude une certaine forme de perfection sonore. 

“Bridging exquisite sound and art” : il est la passerelle évidente entre un son captivant et l’art. Au plus haut niveau.

A classer parmi les installations les plus exceptionnelles et les plus prestigieuses jamais réalisées.
Dommage qu’il soit réservé à une clientèle fortunée.

Merci Didier de m’avoir accueilli chez vous et de m’avoir fait profiter durant quelques heures de votre système hors du commun.

Rapport qualité/prix : inclassable.
Site du fabricant : http://www.askja-audio.com/FR. Très bien documenté et parfaitement explicite, il renseigne sur la philosophie de la marque et l’ADN du produit.

N.B. Un système moins ambitieux mais bénéficiant des mêmes développements que l’Origin est en préparation. Il devrait coûter 280.000€ HT.

Auteur de l’article : Jean RAZZAROLI
Consultant indépendant
Rédacteur et démonstrateur de matériels Haute-Fidélité