Les visiteurs sont venus nombreux assister aux écoutes qui étaient proposées par les différents intervenants. L’ambiance était pour le moins sérieuse et les discours autour de la Hi-Fi allaient bon train.
Parti pour assister à toutes les démonstrations, uniquement pour la journée de dimanche, j’avoue avoir été un peu trop optimiste.
Pour pouvoir donner un jugement de valeur, le plus proche possible de mon ressenti, j’ai à chaque fois assisté à la totalité de la démonstration qui était proposée dans les salons où je me suis rendu. Malheureusement, la journée n’a pas suffi pour que je fasse le tour de tous les stands.
Mes réactions ont été rédigées sur le vif, au cours des séances d’écoute. Faites-moi confiance, je vous parlerai de tout ce que j’ai entendu. Ce qui m’a plus ou moins plu, ce que j’ai particulièrement remarqué. Vous saurez tout !
Dans le hall d’entrée de l’hôtel Marriott, un panneau vertical annonçait l’organisation du Salon. De la même manière qu’il se situait sur 3 niveaux, Forum, Scène et Studio, j’ai été tenté de classer le niveau des écoutes sur 3 paliers. Ainsi, j’ai retenu dans ce compte-rendu le classement suivant : décevant, convaincant et fascinant, pour évaluer mon degré de satisfaction.
Comme je l’ai déjà signalé, le niveau sonore m’a paru parfois trop élevé mais les exposants se sont respectés mutuellement, en alternant leur écoute, afin de ne pas déranger le voisin.
Les démonstrations étaient dans l’ensemble menées avec soin et parfois avec brio.
Les titres musicaux que je vous annonce ont été “shazamés” à partir de mon smartphone.
En cliquant sur Titre situé en début de phrase, on accède à l’album.
Pour savoir comment fonctionne Shazam, lisez l’excellent article rédigé par Lesnumeriques.com. Poursuivre la lecture …
N.B. Pour visionner les photos au format d’origine, “cliquer” sur l’image.
1er exposant : DEVIALET, l’emblème national du high-end audio à la française.
L’enceinte connectée Phantom est présentée en statique. Dommage. Pour une fois que j’aurais pu l’écouter.
4 amplis stéréo Expert 400 sont connectés à une paire de Bowers and Wilkins Nautilus (20 ans d’âge). L’installation fonctionne en multi-amplification.
Beaucoup de nouvelles technologies embarquées, notamment le SAM (Speaker Active Matching) qui permet une parfaite adaptation avec les enceintes. Devialet a intégré le travail du filtrage dans les amplificateurs.
Après une très (trop) brève présentation de la configuration de l’ensemble, le jeune animateur du stand nous invite à écouter un choix de musiques dématérialisées.
Pour avoir entendu Devialet fonctionner sur des Atohm au dernier Festival Son et Image, dont l’écoute m’avait paru vivante et équilibrée, cette fois-ci, je suis resté sur ma faim. Sur ce « gros » et onéreux système, le son est certes transparent mais il confine à l’ennui. Comme si on avait retiré l’âme à la musique.
Sur un morceau de jazz, la résolution est bonne et les voix bien posées mais le son me paraît trop mat, terne, même si l’ambiance de la prise de son est plutôt bien rendue et les applaudissements réalistes.
Titre « Les Feuilles Mortes » interprété par Yves Montand, l’image sonore est trop basse. La résonnance de la pièce où a été réalisé l’enregistrement est réaliste, au même titre que les reprises de respiration de Montand mais la restitution manque de vie.
Titre. Sur le Concerto en F Mineur et Fugue en D Majeur (Jacques Loussier plays Bach, Telarc Jazz), je note une tonalité trop uniforme, les différentes notes jouées à la contrebasse ne sont pas bien différenciées
Titre. Sur le Concerto RV401, en C Mineur, Allegro non molto par l’Ensemble Explorations, Roel Dieltiens (Vivaldi : Cello Concertos, Harmonia Mundi, 2007) les envolées musicales et les coups d’archet sont assez bien rendus. Avec du mordant, une belle nervosité, une linéarité bienveillante qui rend l’écoute reposante. Par contre, j’ai déploré une certaine platitude, un manque de lyrisme. Je m’attendais à plus d’émotion.
Titre. Sur le morceau Yesterday des Beatles (Album May The Music Never End, Universal Music, 2003), la voix de Shirley Horn est systématique, son enveloppe charnelle assez absente. L’émotion n’est pas au rendez-vous. Il manque de la matière et du volume pour rendre l’ensemble crédible.
On ne peut pas dire que l’ensemble délivrait une signature sonore particulière. Au contraire ! C’est même, je dirais, ce manque de fantaisie (d’identité) qui, s’il a permis d’éviter tout effet de projection, a eu du mal à me convaincre. Il a généré en moi une certaine lassitude.
Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, n’allez pas croire que les différentes possibilités d’adaptation (cellules, enceintes …) que possèdent les Devialet, rendent ces amplificateurs universels. Loin s’en faut. Autant ils peuvent être très musicaux, avec des Athom GT1 HD par exemple, autant ils peuvent paraître très quelconques. Si vous êtes tentés par cette marque, c’est valable aussi pour n’importe quelle marque, livrez-vous à des essais comparatifs. La publicité qui vante les mérites d’une parfaite adaptation avec les éléments qui leur seront connectés n’est valable que techniquement. En aucun cas cette affirmation ne peut être péremptoire musicalement.
Mon avis : décevant dans les conditions du Salon mais peut mieux faire.
2ème exposant : DAVIS Acoustics
Une belle salle avec les appareils parfaitement installés. Une présentation axée sur le haut-parleur 20DE8. Un large bande capable de monter très haut en fréquence. Une superbe pièce.
Du monde s’est installé. L’écoute peut commencer avec les DAVIS Acoustics Cezanne HD. Sur la photo, vous les repérez facilement. Il s’agit des colonnes en noir laqué.
Nous commençons la séance sur de la musique dématérialisée.
Titre. Astor Piazzola : Adios Nonino, Tango Rapsodia ((Album , Misa Tango, Deutsch Gramophone).
Il y a de la matière, une belle profondeur et les violons sont réalistes, quoique avec une pointe d’agressivité par moments.
Titre. Sur le morceau « Like an Angel », interprété par Benny Andersson Album For The Stars, Universal Music, 2005), la voix est belle, bien posée, charnelle, sans sifflantes désagréables. Quelques toniques cependant, probablement dues à la salle d’écoute.
Nous poursuivons l’écoute avec les enceintes MV One (équipées du HP large bande) alimentées par un lecteur de CD Teac et une électronique Gryphon.
Titre. Michel Jonasz, avec Le Temps Passe dans l’album La fabuleuse histoire de Mister Swing, que l’on entend un peu partout sur les autres stands. Les attaques de la guitare basse sont franches, le grave est tendu à souhait. Les percussions sont très réalistes. La réverbération inscrite dans l’enregistrement et l’écho sont parfaitement intégrés à la bande son. Les claquements des doigts sont aussi très bien rendus. L’image sonore est belle, ample, les plans sonores bien étagés. Le son est libre, sans tassement, sans aucune retenue. Ça swingue vraiment.
Avec une perspective juste et une belle présence de Michel Jonasz, nous avons l’illusion de la scène, comme dans la réalité. La démonstration commence bien.
La rutilance des percussions qui, à certains moments, est accentuée, n’agresse pas au-delà du raisonnable. C’est plutôt une sensation de timbre souligné, on ne peut pas encore parler de projection.
Les claviers sont rendus avec la résonance métallique caractéristique de cet instrument. Les balais sur les cymbales « tintent » proprement, le son est léger. Même si le niveau sonore est élevé, on ne ressent pas d’agressivité outrancière.
La restitution est franche, dans le bon sens du terme.
Un passage avec des enregistrements d’oiseaux est confondant de réalisme et vient confirmer le haut niveau de détails et de clarté de l’ensemble..
Titre. Lou Reed, interprétant Walk on the Wild Side (Album Transformer, RCA Collections). L’enregistrement date, et pourtant, la présence du chanteur est pleine, la guitare a du volume et on perçoit le déplacement des choristes qui chantent devant le(s) micro(s).
Alors que les voix ont été prises de très près, aucune fatigue ne se fait sentir. Le saxophone est rutilant, grossi du fait qu’il soit trop près du micro, malgré tout il reste très lisible.
Titre. Nous terminons la séance avec le passage A Chaque Amour Que Nous Ferons de Francis Cabrel (Album In Extremis, paru cette année), la voix est étonnante de volume. L’intention du chanteur est perceptible et donne une atmosphère palpable à l’interprétation.
L’enceinte MV One est une colonne véritablement attachante au pouvoir de séduction bien réel, d’une rare authenticité. Avec un haut-parleur DE8 d’exception, elle propose une écoute d’une exceptionnelle cohérence.
Permettez-moi de reprendre les mots de la synthèse de l’esthétique sonore, qui ont été employés dans la revue STEREO Prestige & Image n°78, à l’issue du banc d’essai, « Ce caractère immédiat, ce côté spontané sans stress, cette présence frappant l’imagination auditive n’ont rien à voir avec le hasard. Les MV One peuvent défier le temps avec sérénité. Leur proposition sonore d’une rare vivacité est à découvrir en laissant tous ses à priori sur les haut-parleurs larges bandes de côté. » Poursuivre la lecture du test …
Sensible à la manière dont un ensemble communique la musique, la démonstration qui a été proposée sur le stand DAVIS a été pour moi une des plus réussies de ce Salon.
Mon avis : convaincant pour les Cézanne et fascinant pour les MV One, à tous points de vue.
3ème exposant : JADIS Electronique/ASA
Encore un fabricant français, et quelle marque ! Sa première électronique, le JA80 date de 1983.
La réputation de Jadis a dépassé depuis longtemps nos frontières. Tout, absolument tout ce qui sort des ateliers et des chaînes de fabrication respire l’excellence. Leurs appareils sont conçus avec un soin presque maniaque, sans aucun compromis.
Sur le stand, une batterie d’électroniques rendait le lieu presque insolite dans la pénombre qui nous entourait. Au sol, les amplis, sur le rack, la merveilleuse platine vinyle Thalie, le lecteur Orphée et le convertisseur JS1 MKIV.
A la reproduction, les enceintes françaises ASA avec la série Monitor.
Titre. On écoute Stanley Cowell Trio, avec le morceau de jazz A Whole New World (Album Dancers In Love). Très belle perspective. Un son chaud, doux, fluide, beaucoup de légèreté. L’enregistrement y est pour quelque chose. Le piano est très bien timbré, les attaques de notes sont pleines. La batterie est parfaitement réaliste, avec toutes ses variations de timbres. La grosse caisse rythme le tempo avec ardeur. Les peaux, les cymbales, la frappe de la baguette sur le bord du fut métallique conserve sa tonalité de bois caractéristique. C’est beau et réjouissant.
C’est alors qu’un problème surgit, qui oblige le démonstrateur à interrompre la séance. Des parasites dans le réseau électrique ont perturbé l’écoute des supports dématérialisés. Ah, ce courant …
Le souci est résolu à la lecture des disques vinyles. Avec ses craquements certes mais sans les parasites.
Encore une fois, nous retrouvons le velouté, l’absence de fatigue, la dynamique sans effort, sans projection…
La séance a été courte. Cependant, elle a suffi à nous convaincre du potentiel de cet ensemble très musical.
Mon avis : fascinant. Un son de toute beauté. Presque trop beau. Un ensemble aussi beau à écouter qu’à regarder. La grande classe ! S’il n’y avait le prix ….
4ème exposant : EPECTAZ
En fait, l’écoute a été centrée sur les électroniques Sotm Audio et les enceintes actives Kii Audio Three.
Je suis resté scotché un bon moment. Et pour cause.
Titre. La séance débute avec la Salsa Movar du Trio hadouk & Loy Ehrlich … (Album Live A FIP, Label Melodie, sorti en 2007).
Bon sang, que c’est beau. La flûte est une vraie flûte, avec un sens du filé certain. Le piano est un vrai piano. Les attaques sont franches et sans traînage, la « frappe » sur les fûts est réaliste. Pris sur le vif, cet enregistrement délivre une ambiance palpable.
Titre. Gilda Atzmon et The Orient House Ensemble jouent Petite Fleur (Album Nostalgico) de Sidney Bechet. L’ensemble est étonnant à plus d’un titre. Le saxophone est plein, les instruments jouent à l’unisson, c’est joyeux, vivant et doux. Le tempo langoureux du piano est rendu de bien belle façon. Les intentions au saxo, également.
Titre. Les Etoiles, dans l’Album My One And Only Thrill de Melody Gardot, musicienne de jazz américaine. Sa voix est particulièrement bien rendue avec cette discrète réverbération qui donne toute sa mesure à sa belle tessiture vocale, une voix envoûtante et sensuelle.
Dommage qu’il y ait par moments cette tonique de la pièce qui alourdit le message et qui crée une résonance pernicieuse, soumettant notre concentration à rude épreuve.
Titre. Un morceau de lyrique avec la plage Atto Quarto : Deh Vieni, Non Tardar N°28 des Noces de Figaro, Teodor Currentzis. La voix est chaude, charnelle, véridique. Elle a de l’épaisseur, de l’air circule entre l’interprète et les instruments. Pas de son décortiqué ou décharné mais une voix bien pleine. Les envolées se font sans crispation, avec une grande franchise.
Sous un volume raisonnable et pour un ensemble somme toute modeste, on peut se faire plaisir et surtout prendre du plaisir.
Poursuivre la lecture (en anglais) avec le test des Kii Audio Three, ici.
Autre système. On retourne les chaises pour se mettre en face des enceintes Estelon, sorties tout droit d’une autre galaxie. Estelon est un fabricant estonien d’enceintes très haut de gamme qui emploie la céramique pour ses haut-parleurs.
Titre. La séance débute avec le morceau Diamonds Are Forever, interprété par Shirley Bassey (Album Best Of Bond … James Bond). Une forte impression de présence, sans agressivité. Indéniablement, nous reconnaissons sans difficulté ce caractère soyeux, souple et feutré qui est la caractéristique des HP en céramique.
Titre. Oscar Peterson dans l’album We Get Requests n’est pas vraiment à son aise. Le bas du spectre est légèrement brouillon, les cordes tendues de la contrebasse laissent entrevoir un manque de rapidité. Les notes ne sont pas très différenciées. Problème d’acoustique ?
Titre. Kari Brennes dans Byssan Lull (Album Svarta Bjorn, sorti en 1998, chez Kirkelig Kulturverksted) est sublime. Ces enceintes mériteraient une pièce dédiée. Leur potentiel est énorme.
Lire le test de l’enceinte Estelon XC, ici.
Mon avis : fascinant pour la Kii et convaincant pour l’Estelon dans les conditions du Salon. Quand bien même les Estelon auraient mérité une meilleure acoustique, cet exposant nous a délivré une belle démonstration.
A ce stade, je constate que les enceintes à haut rendement et les enceintes actives ont souvent un meilleur comportement que les enceintes dites « classiques ». Le rendement n’est certainement pas étranger à ce comportement vif qui donne du rythme et de la consistance à la restitution. Et ce n’est pas une mode si de plus en plus de fabricants se sont lancés dans cette voie. Peut-être bien que cette typologie annonce l’avenir des futurs reproducteurs. Wait and see …
5ème exposant : FOCAL
Focal, avec l’Utopia est devenu un acteur incontournable dans le paysage de la Hi-Fi sans compromis. Avec la Sopra 2, il rend un peu plus accessible le haut de gamme. Sans pour cela être donnée, puisque la Sopra 2 coûte tout de même la bagatelle de 12.000€, la paire.
Récompensée par les EISA 2015-2016, les Sopra 2 inaugurent une nouvelle génération chez le fabricant français, pour mieux s’intégrer dans nos intérieurs. Il s’agit de la dixième récompense EISA obtenue par Focal depuis 2002, la dernière en date (2014) ayant été remportée par la barre de son Dimension.
Rappelons que la gamme Focal Sopra N°2 est évidemment produite en France, avec une mise au point répartie entre St Etienne pour les haut-parleurs et Bourbon-Lancy pour les coffrets, avec au passage une base en verre particulièrement stylée, et une qualité « made in France ».
Techniquement, cette gamme Focal Sopra vient s’intercaler entre les séries Electra et Utopia du constructeur, et bénéficie d’un pavillon IHL en polyuréthane. Le nouveau système Infinite Horn Loading permet selon Focal d’absorber progressivement l’onde arrière afin de minimiser la distorsion. Le médium reprend quant à lui un dérivé de la technologie EM des gammes précédentes pour assurer le contrôle, sans oublier deux woofers de 18 cm.
La conception et les coffrets à structure Gamma sont l’apanage du constructeur, ainsi que le tweeter Béryllium et les woofers EM. Toutes ces innovations sont censées apporter une amélioration aux anciennes générations, déjà issues d’un large bagage technologique. Les lignes de la Sopra 2 sont harmonieuses et pures. Il s’agit clairement d’un haut de gamme.
La démonstration a été menée sur l’électronique à tubes Octave V80SE et les enceintes Focal Sopra 2.
Titre. Allegro Assai, Bavarian Radio Symphony Orchestra (Album Mozart : Symphony n°40 and Symphony n°41 “Jupiter”, sorti en 2010)..
La restitution est douce et fluide. Les instruments jouent à l’unisson. La scène s’étale en largeur et en profondeur avec un bel espace. Cette enceinte jouit d’une belle transparence. Tout est très net, en effet mais d’une netteté agréable, jamais exacerbée.
Titre. Ecoute du SACD Sonate n°8 en C Mineur.OP. 13 : I.Grave-Allegro… Bruno-Leonardo Gelber (Album Simply Beethoven, Vol.3, Label Metro, sorti en 2007) Avec ce disque Haute Définition, l’aigu va encore plus loin. Tout en très détaillé, il est encore plus léger. Le piano est ample, il a le volume d’un beau piano de concert. L’accord entre les aigus et les graves est parfait. Je n’ai pas noté de rupture sur toute l’étendue de la bande passante.
Titre. Walking On The Moon, The Yuri Honing Trio (Album Star Tracks, Label Jazz In Motion Records) L’interprétation donne envie de poursuivre l’écoute. La restitution est par moments somptueuse.
Oscar Peterson Trio « We Get Requests ». Le saxophone est plein et « fruité ». Les cymbales sont légères et bien différenciées, leur timbre métallique et leur surface émissive conforme à la réalité. C’est pétillant, on entend beaucoup d’informations qui passent souvent inaperçues sur des ensembles moins définis. La contrebasse ne traîne pas, les attaques sur les cordes ont une excellente tenue et se prolongent dans le temps avec un côté harmonieux qui me réjouit.
Titre. La séance se termine avec l’album Faventina, Thie liturgical music of Codez Faenza 117 (1380-1420), Mala Punica, sur le morceau Ordinarium Missae : Alleluja.
Les Sopra 2 déploient une belle énergie, totalement maîtrisée et parfaitement répartie, une grande vivacité, des timbres riches et variés, d’une grande cohérence. Le son est très harmonieux.
J’aurais bien aimé les écouter sur la série 500 de NAIM AUDIO, histoire d’évaluer jusqu’où elles pouvaient aller …
Mon avis : fascinant, surtout pour la qualité du haut-parleur de médium qui repousse un peu plus les limites de la précision, tout en maintenant une grande richesse harmonique. Une totale réussite.
6ème exposant : JFF DIFFUSION
Sur ce stand, ce sont les enceintes P-E LEON et les électroniques YBA qui étaient en écoute.
Dommage que les démonstrateurs n’annoncent pas toujours la composition de l’ensemble qu’ils font écouter. Donc, étant donné que je n’étais pas dans les premiers rangs, je ne suis pas en mesure de vous annoncer les modèles qui fonctionnaient.
Titre. Poule D’ Eau par Jean-pierre Mas (Album Hombre, Label SSC, sorti en 2004). Une main de fer dans un gant de velours. Une énergie folle. L’attaque des touches du piano sont franches. La table d’harmonie est rendue dans toute sa splendeur. Le saxophone est fort bien timbré, sans la moindre acidité.
Titre. Cello Sonata In G Minor, Op. 1, No. 4: III. Largo par Roel Dieltiens (Album Cello Music. Vivaldi, A./Geminiani, F. Sonatas for Violoncello and Basso Continuo, Label Accent, sorti en 1991). Très belle perspective, avec de l’ampleur. On reconnait bien l’instrument, sa coloration et son volume de violoncelle. Le timbre est toutefois un peu sombre.
Titre. Summertime par Aaron Neville (Album Boy : The Standards Album). Un disque à posséder absolument. La voix est belle quoique timbrant encore une peu trop bas.
Personnellement, je suis sensible au timbre d’une voix, en ce sens que, pour être vraie, une voix doit posséder une tonalité juste. Ni trop haut perchée, ni trop basse. Et, dans le cas de cette démonstration, la hauteur du timbre était trop basse. D’où, cette sensation d’une restitution globalement trop lourde.
Mon avis : décevant dans les conditions du Salon. A écouter dans de meilleures conditions.
7ème exposant : POINT MUSIQUES
Titre 1 : Cello Sonata No. 1 In F, Op.5, I. I Adagio Sostenuto (1999-Remaster) par Jacqueline Du Pré & Daniel Barenboïm (Album Beethoven. Cellon Sonatas & Variations).
Titre 2 : Come Together par Petra Magoni & Ferruccio Spinetti (Album Musica Nuda 2)
Titre 3 : gotterdammerung; Siegfried’s Funeral Music par Erich Leinsdorf (Album The Leinsdorf Sessions, Bol. II, Label Sheffield Lab, sortie en 2007).
Avec la marque Altec Ultimate, le lecteur Gold Note CD 1000, les enceintes SE-Y3 et SE-Y4 et les câbles Ocellia Reference OCC (Organic Câble Concept), Point Musques nous a démontré toute les qualités que le haut rendement était susceptible d’apporter en termes d’homogénéité.
L’absence de rupture dans la bande passante en est une des principales. Au-delà des modes et des considérations marketing, il existe encore des fabricants qui défendent le haut-parleur large-bande à très haut rendement, pour son extrême rapidité, mais aussi sa cohérence de tous les registres. Même si un seul haut-parleur a des limites auxquelles on ne pourra pas échapper, qui sont notamment un manque d’étendue dans le grave et dans l’aigu. Pour qui a l’habitude des systèmes de reproduction “classiques”, cela peut être déroutant. C’est soit la claque, soit la déception, rarement le compromis.
J’ai noté quelques “projections”, ça et là, une pointe d’agressivité par moments, qui n’a jamais viré à la caricature.
Le slogan “Des produits d’Excellence Musicale … pour Découvrir ou Re-découvrir le plaisir de la musique” leur convient assez bien en ce sens que la musique est restituée sous un nouveau jour. L’immédiateté du son est la qualité marquante de ce mode de reproducteurs. Ne convient pas à tout le monde par la fougue qu’il transmet et ne vous laisse pas tellement de distance avec les interprètes.
Mon avis : convaincant, par conviction personnelle. Mais qui peut aussi être remarquable dans le cadre d’associations parfaitement optimisées avec les autres éléments et la pièce d’écoute.
8ème exposant : Acoustical Beauty (LEEDH)
Gilles MILLOT présentait un système autour de ses enceintes LEEDH (Laboratoire d’Etudes Et Développements Holophoniques) E2, d’un prototype d’amplificateur, d’une platine vinyle Thorens TD160, modifiée par Swissonor, d’un préampli phono également développé par Swissonor et d’une tablette Microsoft Surface Pro pour la musique dématérialisée. Les E2 étaient accompagnées de 2 caissons 20.1, toujours de fabrication LEEDH.
Je n’ai pas noté les titres des disques microsillons qui furent utilisés.
Gilles MILLOT et Urs Frei, la personne qui représentait Swissonor, sont deux “bricoleurs” de génie. Le premier en acoustique et le deuxième en lecture vinyle. Tous deux savent très bien dans quel sens il faut aller pour aboutir au son le plus proche possible de la réalité, celle que l’on vit au moment d’un concert.
Leur stand faisait un peu penser à un atelier de bricolage, avec des produits pas très engageants, esthétiquement parlant, sauf les enceintes. Mais, le but était ici de démontrer les vertus d’un ensemble homogène, prêt à nous émouvoir.
En vérité, c’est quoi ces enceintes ou plutôt ces sculptures, cette absence de boite, équipées de 4 cylindres ? Ce sont des reproducteurs développés autour d’une technologie de haut-parleur complètement innovante. Le site du fabricant en parle très bien, je vous invite à le consulter, sur cette page …
Les haut-parleurs émettent un rayonnement direct (l’aigu et le médium) et indirect (le grave). Qui dit absence de caisse, dit absence de résonnances. Et c’est bien le cas. Pas le moindre son de boite. Epaulées par les 2 caissons, les E2 pouvaient s’exprimer sans pâtir de leur insuffisance de niveau dans le bas du spectre.
Allons, bon ! Encore une fois, la pièce avait des difficultés à soutenir ce grave profond et intense, ayant tendance à exciter les résonnances de la salle, le niveau dans le grave étant trop élevé. Peut-être qu’un seul caisson aurait suffi. Gilles aurait-il pêché par excès plutôt que par défaut ? Malgré les réglages qu’il a effectués, avec grand soin et avec la méticulosité d’un expert, la salle ne “suivait” pas.
Pour voir écouté les LEEDH E2 dans d’autres conditions, je puis vous affirmer que lorsqu’elles sont bien mises en situation, ces enceintes sont de redoutables révélatrices de nos enregistrements.
Mon avis : convaincant, dans les conditions du Salon, remarquable dans les meilleures conditions.
9ème exposant : ZEDDE Electronic
J’ai terminé mon week-end avec le générique du film “Il était une fois dans l’Ouest”. Un film culte, dont la musique envoutante composée par Ennio Morricone est un monument de la musique de western. Etonnant d’entendre cette bande sonore au cours d’un Salon dédié à la Haute-Fidélité. Ne soyez pas trop surpris car votre serviteur est un passionné de western italien et possède une large collection de disques et de DVD de Sergio Leone.
Les enceintes Blade 2 s’exprimaient autour des électroniques Pass Labs.
Le haut pouvoir de restitution de cette marque légendaire était évident. Quoique !
Même si la prestation des Blade 2 était convaincante, même si elle a été à mon humble avis une des plus réussies, même si la magie du haut-parleur coaxial m’a une fois de plus émerveillé, même si … elles n’ont pas su développer toute l’étendue de leurs possibilités. Le pouvoir d’analyse était là, le côté monitor (l’écoute de proximité) qui opère une sorte de fascination lorsqu’il est bien mis en œuvre était présent mais l’écoute était un brin janséniste. La faute à une association pas complètement optimale ?
Mon avis : convaincant dans les conditions du Salon mais qui peut faire des miracles.
10ème exposant : EXCLUSIVE AUDIO
J’ai gardé le meilleur pour la fin.
Sur ce stand étaient présentés les platines vinyles Acoustic Signature associées aux cellules Edwards Audio, les électroniques Fonel (amplis et préamplis, dont l’intégré en classe A à 9.500€) et le préampli phono Leema Acoustics Libra (8.500€), les blocs de puissance Leema Hydra II à 5.300€, les câbles Studio Connections, les enceintes Fonel Eureka (9.500€ la paire) et Xavian. En statique, également les platines vinyle Souline et Scheu Analog.
1ère écoute : enceintes Fonel
Titre. Jojo de Jacques Brel (Album Les Marquises, Label Barclay).
C’est beau, très beau même. La voix est nuancée, précise et bien timbrée. Pas d’effet de sur-définition malgré la proximité de l’enregistrement. La restitution est très cohérente et la musique qui accompagne Brel sert à l’unisson sa voix. On participe volontiers à la beauté du texte « Voici donc quelques rires Quelques vins Quelques blondes … ». Un disque souvent utilisé dans les démonstrations pour le côté émotionnel de l’interprétation.
Titre. Motette No 1 par Michael Wollny Feat. Eric Schaefer & Christian Weber (Album Nachtfahrten- feat, Eric Schaefer & Christian Weber, Label ACRT Music, sorti en 2015).
Léger, fin, harmonieux, fruité, nuancé, chantant sont les qualificatifs qui me viennent à l’esprit.
Titre. You’re Gonna Need My Help I Said par Muddy Waters (Album Folk Singer).
La voix est très bien posée et très sensuelle. Sa texture et son grain sont d’une grande beauté.
2ème écoute : enceintes Xavian
Titre. Beethoven: Symphony No.2 In D, Op.36-3. Scherzo (Allegro) par Herbert von Karajan & Berliner Philharmoniker (Album Beethoven Nos. 1 & 2).
Les timbres sont beaux, malgré la complexité de l’orchestre. Les instruments jouent à l’unisson. Aucune dureté dans les crescendos. Pas de crispation. C’est fin, délié, velouté.
Nuancée, la musique se laisse écouter sans le moindre effort de concentration. Tout est évident. Les grandes masses orchestrales se détachent parfaitement dans un bel espace tridimensionnel. Dans un volume aussi réduit, il est rare d’entendre un « gros » son car c’est bien le cas. L’ampleur est peu commune pour ces enceintes de bibliothèque. Les deux haut-parleurs se complètent et travaillent en parfaite symbiose.
Titre. The House Of The Rising Sun par Eric Bibb & JJ Milteau (Album Lead Belly’s Gold – Deluxe).
Je reconnais “Les Portes du Pénitencier” en version américaine. L’harmonica est parfaitement réaliste, c’est très vivant et les inflexions de la voix sont très biens rendues. C’est très propre.
Titre. Lalla par Rokia Traore (Album Beautiful Africa, Label Nonesuch, sorti en 2013).
L’ambiance africaine m’ouvre des horizons nouveaux, des découvertes sonores inhabituelles.
Titre. No Man’s Land Motel par Gérard Manset (Album Un oiseau s’est pose, Label Parlophone France, sorti en 2014).
Très belle voix. Une fois de plus, elle est parfaitement posée. Elles est chaude.
Les Xavian sont des enceintes de belle facture, réjouissantes, qui créent de l’émotion. Elles vont certes moins loin que les Fonel mais dans leur catégorie, elles font partie de mes préférées.
Mon avis : fascinant. Exclusive Audio a aussi su éviter la dureté sur de la musique dématérialisée qui est souvent perçue au travers d’installations pourtant autrement plus ambitieuses. La prestation a été de grande qualité.
Le slogan “Créateur d’émotions” n’est pas galvaudé. C’est précisément ce que j’ai ressenti sur ce stand. En un mot : SUBLIME !
Commencé avec la chanson Les feuilles Mortes, interprétée par Yves Montand, je conclurai en disant que moi aussi je n’ai pas oublié… des souvenirs et des regrets aussi. Si les démonstrations n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances des exposants et des visiteurs, ces journées nous ont quand même permis de faire de belles découvertes et de vivre aussi de grands moments musicaux.
Je n’ai pas fait l’addition des éléments qui composaient la plupart des systèmes mais, pour sûr, rares sont ceux qui pouvaient se les offrir. Pour comparer en connaissance de cause, le mieux est encore de se rendre chez un revendeur spécialisé qui saura conseiller et guider un projet d’achat.
Le Salon nous a seulement permis de goûter à ces produits high-end.
Merci à tous les organisateurs et organisatrices pour leur participation à cette belle manifestation.
N.B. Le prochain Salon organisé par le revue Haute Fidélité se tiendra les samedi 26 et dimanche 27 novembre 2016, toujours à l’hôtel Marriott, Paris Rive Gauche, dans le 14ème arrondissement.
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Eric Mallet nous donne son appréciation sur son site AudioDynamics.Info. Son reportage vient compléter le mien, qui n’est pas exhaustif, faute d’avoir en le temps de visiter tous les stands. Dans les grandes lignes, nous avons un avis plutôt concordant. La sensibilité de chacun et peut-être la fréquentation des salles au moment de l’écoute, qui influe sensiblement sur l’acoustique, nous vaut quelques légères divergences. Merci Eric.
[…] Enceintes Kii Three actives, écoutées au Salon Haute-Fidélité à Paris en 2015. (Lire mon appréciation dans : Le Salon de la Haute-Fidélité 2015 a eu le vent en poupe) […]
[…] Sans conteste, cette enceinte est un produit bien né. Lisez mon commentaire sur les Kii Three dans : http://www.laudioexperience.fr/le-salon-de-la-haute-fidelite-2015-a-eu-le-vent-en-poupe/ […]