Avant de commencer ce compte-rendu, je souhaite vous faire passer le témoignage de M. Jean-Marie HUBERT, président du Festival, à propos de M. Gérard Chrétien, un homme qui a marqué l’histoire de la Haute-Fidélité.
Ancien directeur de FOCAL, Gérard Chrétien a accordé cette interview, parue dans Son-Vidéo.com et celle-ci, dans Qobuz.
M. Martial Hernandez (sur la droite) en train d’animer des séances d’écoute comparative entre la lecture numérique et la lecture analogique (1).
N’en déplaise à nombre de commentateurs, tout est dit dans ce communiqué : http://audiomarketingservices.fr/Demo%20Martial%202017.pdf
Cette édition 2017 avait un charme particulier puisque le Festival fêtait ses 40 années d’existence. Pour l’amour de la Musique car tel aurait pu être le thème de cette grande manifestation.
Avec, comme à l’accoutumé, un accueil impeccable à l’entrée du Novotel Tour Eiffel et toujours cette innombrable foule qui se pressait.
Cette année, le grand absent était notre fabricant français DEVIALET. On n’a même pas aperçu son Phantom. Dommage car j’aurais bien aimé écouter la série Expert.
Un autre grand absent parmi les exposants : L’Audiodistribution, qui importe des marques mondialement reconnues : ADL, Audiovector, AVM, Enigmacoustics, Furutech, Franco Serblin …
Également absent, Synergie Esoteric qui distribue AvantGarde, Esoteric, Lumin, les fameuses enceintes Philharmonia imaginées par Jean Nouvel et développées par les Studios Amadeus (http://philharmoniabyjeannouvel.com/fr/) que j’avais découvertes en 2015.
Beaucoup de monde et présentation au top des intervenants pour des appareils globalement bien mis en valeur.
Opération marketing parfaitement rodée chez FOCAL. Faut dire qu’ils ont et qu’ils y mettent les moyens.
Rencontres de L’Audioexperience.
Cette année, j’avais donné rendez-vous aux lecteurs de L’audioexperience sur 3 stands. J’avoue que j’y ai rencontré beaucoup de monde mais personne ne s’est manifesté. Dommage, nous aurions pu échanger nos avis.
1. Sur le stand NAIM AUDIO, grosse déception. Seule la gamme Uniti était représentée.
Attention messieurs les responsables du marketing, Naim Audio ce n’est pas que des produits d’appel. C’est aussi et surtout une certaine philosophie de la Musique. Ne pas présenter les séries Classic et Référence, c’est commettre une grosse erreur.
Faudra-t-il à l’avenir se déplacer à l’étranger pour écouter ses produits ?
Les démonstrations qui était proposées par FOCAL, distributeur de NAIM depuis le 1er mai 2016, ne m’ont pas suffisamment convaincu.
Personnellement, j’ai trouvé qu’il y avait une constante chez ce fabricant, c’est une sonorité empreinte de finesse, de soyeux même, très détaillée et extrêmement régulière.
Mais voilà, par rapport à d’autres marques, je trouve qu’il y manquait de la matière. J’aurais souhaité peut-être un peu moins de détail mais davantage de plénitude et de profondeur. Les instruments, même s’ils paraissaient réalistes dans leur timbre dénotaient un manque de consistance. Il en est de même pour le casque Utopia qui s’exprimait bien mieux sur l’ampli à lampes Octave, plutôt que sur celui à transistors.
Cette finesse appuyée et cette coloration typée rendent l’écoute reposante certes mais la scène sonore est étriquée et la musique insuffisamment charnelle.
En comparaison, l’ensemble Soulution et Magico donne plus de volume au son et plus de perspective à l’image. Pareillement, un ensemble Helixir et Waterfall, malgré une clarté légèrement relevée, due vraisemblablement à l’importante surface vitrée et à l’acoustique claire de la pièce, vous implique dans l’interprétation en vous faisant participer avec vos tripes à ce qui se déroule devant vous. Si vous voyez ce que je veux dire.
Chez Focal, il y avait une certaine retenue, comme si on voulait ne pas trop en faire, ne pas brusquer. Dommage car la signature sonore de la Kanta 2 était intéressante. Nouveaux HP, nouvelle caisse, une technologie dérivée du haut de gamme chez Focal à un tarif ajusté. Je les soupçonne même de les avoir développées sur du Naim. Une signature sonore intéressante en tous cas.
2. Sur le stand 0Wi Audio, nous avons été conviés à écouter l’enceinte nomade développée par Jean Beauve et son équipe.
Spécialement pour l’occasion, Jean et moi-même avions sélectionné une liste de titres, empruntés à notre discothèque, que Jean Beauve avait enregistrés sur le disque dur du Compagnon 0Wi. La variété des genres et des thèmes a permis de se faire une idée du potentiel de l’enceinte.
L’avantage de cette enceinte portable est de pouvoir transporter sa musique partout avec soi, dans une qualité haute fidélité. J’ai pu avoir une idée de la structure dont sera fait ce compagnon. Je peux vous dire qu’elle ne ressemblera à rien de connu et que la sonorité sera incomparable.
Et puis j’ai adoré le petit film qui était projeté sur l’écran durant l’écoute : Teaser 0WI Audio.
3. Sur le stand WATERFALL/HELIXIR Audio, nous avons pu apprécier l’énorme potentiel d’un système hors normes.
Une vraie « claque » tellement la dimension des instruments, des interprètes et de la scène sonore étaient palpables. Une présence insoupçonnée qui offrait une restitution très organique, avec une énergie considérable. Le grave étant d’une tenue phénoménale.
Au vu des dimensions de l’enceinte Waterfall Niagara, ç’en était même déroutant. 45 kg l’enceinte, tout de même. Et une finition à couper le souffle.
La musique remplissait la pièce comme je l’ai rarement entendue.
L’étagement des plans était remarquable, malgré (ou grâce à) une écoute très franche.
La combinaison ANA MIGHTY SOUND, platine PTP SOLID 12 + cellule ANA103.Three, s’est avérée être d’une grande précision. La faculté de cette platine à extraire la moindre information du sillon apporte un éclairage nouveau aux disques que nous croyions connaître.
La qualité du convertisseur Helixir HRDDAC est superlative. Consultez l’article que j’ai consacré à Helixir Audio dans : Helixir-Audio-Excellence-l’Emotion-du-Concert.
Vous avez été nombreux à être séduits par les enceintes Waterfalll , associées aux électroniques Helixir Audio. Le fait est que “Les Niagara vous impliquent dans l’interprétation sans vous en rendre compte”. La réponse est dans ce test : Waterfall Niagara.
En parlant de la marque Helixir Audio, Marc Philip de Magazine Audio, conclut son exposé par ceci “L’avenir musical sera sensationnel et émotionnel ou ne sera pas, j’en ai la conviction”. Voici pourquoi : Helixir ou Elixir ?
Malheureusement, les conditions d’écoute (acoustique trop claire, bruit ambiant, niveau sonore un peu élevé à mon goût) ne m’ont pas permis d’apprécier à sa juste valeur le lyrisme d’une œuvre classique comme j’ai pu le faire avec l’ensemble ATOLL/MULIDINE/ABSOLUE CRÉATIONS (image ci-dessous).
Il est vrai que ce genre de manifestation n’est pas le meilleur endroit pour juger de la qualité des écoutes et l’aménagement des salles n’y est pas étrangère. Pourtant, certains y parviennent mieux que d’autres.
Préambule : Lorsque je délivre un compte-rendu de Salon, sachez qu’il me concerne moi et ma relation avec la musique, mes préférences, ma sensibilité et l’approche que j’ai du son.
Mon avis découle de ce que j’ai entendu, à un moment donné et dans des conditions particulières.
La méthode que j’utilise est la suivante :
Je m’assois à une place respectable des enceintes (ni trop près, ni trop loin). En attendant la démonstration, j’essaie de me concentrer sur l’acoustique de la salle.
En règle générale, je reste tout le temps que dure la séance, ce qui me permet d’évaluer, même si ce temps est très court, le rendu général de l’ensemble.
J’accorde une attention particulière aux morceaux que je connais, lorsqu’ils sont utilisés pendant la démonstration ou parce que j’ai apporté le CD (ou le fichier).
Lorsque je constate un bon potentiel, quelques fois j’y retourne pour une écoute plus approfondie.
Ensuite, je note quelques appréciations.
En dernier lieu, j’évalue les systèmes que j’ai retenus pour élire celui ou ceux qui me paraissent se détacher du reste.
Encore une fois et j’insiste bien là-dessus, ce n’est qu’un avis. En aucun cas il n’est péremptoire et il doit être apprécié à sa juste valeur, c’est-à-dire comme étant UNE APPRECIATION PERSONNELLE.
Et puis, les modèles que j’ai retenus cette année ne seront pas forcément les mêmes l’an prochain.
La preuve étant que les Mulidine ne faisaient pas partie de mes préférées l’an dernier au Salon organisé par Haute Fidélité, du fait d’une restitution un peu trop chaude A MON GOÛT avec les éléments qui leur étaient associés.
Une remarque s’impose toutefois : j’ai constaté à plusieurs reprises l’utilisation de morceaux de musique dans le genre démonstratif et d’un volume sonore parfois trop élevé.
Je trouve qu’il n’est pas bon de trop pousser le volume sonore. Car, plus on monte le niveau, plus on accentue les défauts de la pièce, avec pour corollaire, celle de grossir les voix et les instruments.
En perdant les subtilités d’une interprétation qui nous accompagnent le jeu du musicien ou de l’interprète, on passe à côté de ce qui fait le charme d’une complicité avec ce qui se joue devant nous.
Et puis, on ne participe pas qu’avec notre corps, on participe aussi avec notre émotion. On ne vit pas seulement la musique, on la ressent.
Tout cela est à prendre avec circonspection eu égard aux conditions du Salon.
Le tour des exposants : Dans le hall d’entrée, je me trouve face à un mur d’images diffusées par les TV QLED Samsung, technologie concurrente de l’OLED de LG. Couleurs saturées et définition poussée font qu’on s’en prend plein les yeux. A moins d’être fan de jeux, et encore, je ne vois pas l’intérêt de pousser les niveaux à ce point. Je passe.
J’allais oublier l’accueil chaleureux de l’hôtesse dont le visage souriant m’a davantage ébloui que les écrans. Je l’avoue.
En entrant dans la salle 29 – Victoire, je m’attendais à y découvrir Audio Research, Hafler, Magnepan, Well Tempered … Pensez donc, j’ai trouvé Lyngdorf,
Vous savez l’ampli intégré équipé d’un DAC 24 bits/192 kHz, d’un système de correction acoustique et de restauration de la dynamique ! Un bon petit ampli vertueux qui alimentait correctement les Wilson Audio Sabrina et qui donnait ce qu’il pouvait mais le faisait bien.
Les Wilson auraient mérité mieux et une plus grande pièce pour bien s’exprimer. L’ensemble était quelque peu disproportionné mais l’écoute était, somme toute, empreinte de finesse, d’une jolie profondeur et d’une dynamique convenable.
Câbles français Viard Audio
J’ai retrouvé avec plaisir Audirvana pour les fichiers dématérialisés lus en Flac ou en Wave. Ce logiciel fait de plus en plus parler de lui. Et pour cause, avec ses performances il est train de devenir un incontournable de la lecture numérique. Et pas seulement dans les Salons.
Rega, en électronique et platine P6,
enceintes Totem (canadiennes).
Personnellement, j’ai pensé en voyant les enceintes que j’allais assister à un son étriqué, maigre et tout petit. Détrompez-vous car elles vous en donnent beaucoup pour leur volume. Un peu courtes dans le bas, difficile de demander à des enceintes de ce volume de “s’ouvrir” dans une grande pièce, j’ai retrouvé la “signature” de la marque, une sonorité élégante et articulée, riche et détaillée. La qualité de fabrication est exemplaire. L’usinage du saladier est très précis.
Le nom de ce modèle : Tribe Tower à 5.500 euros la paire.
FOCAL – NAIM AUDIO
Leur ambition : “devenir une référence”. Tant il est vrai que ces 2 marques ont acquis une réputation mondiale et font partie du gratin de la Haute et très Haute-Fidélité.
Mais voilà ! A ce festival, nous les fondus du son dans toute sa dimension, nous avons été un peu laissés pour compte. Je ne critique pas le choix qui a été fait, à savoir le Naim Uniti Core et le Nova, 2 excellents produits qui représentent très certainement la majorité des ventes, dans le contexte actuel.
Mais couplés aux Focal Sopra et même Kanta (voir ci-dessus), ça faisait un peu chiche. Un bon NAP 200 avec un NAC 82 et une Supercap, histoire de voir ce que ces enceintes ont dans le ventre, c’était pas trop demander. Enfin, messieurs, on a le droit nous aussi de se faire plaisir une fois l’an.
Pour terminer sur une note positive, oui ! la qualité de fabrication est exemplaire. Oui ! Les améliorations qui ont porté sur les HP, la caisse et le reste apportent une meilleure assise, plus de filé, de profondeur à l’image. Le tout étant plus rapide et plus rigide, la qualité est allée croissant.
FOCAL Casques
Dans une salle réservée pour l’occasion, je me suis livré à une écoute attentive du très haut de gamme casque Utopia.
D’abord sur une électronique à transistors HeadAmp GS-X MK2 de Justin Wilson, plus connu en France pour son ampli nomade PicoAmp, tout symétrique dont l’ensemble m’a paru un peu trop clair à mon goût.
Sur un Octave V16, ampli casque de classe A qui intègre un circuit variable à 3 niveaux pour ajuster la charge de sortie, ce qui réduit considérablement la température de l’amplificateur, tout en prolongeant la vie du tube de puissance, l’Utopia délivra des basses profondes, avec un médium naturel et et des aigus fins et soyeux.
Toutefois, j’aurais préféré un son un peu plus tendu, plus nerveux avec plus de matière. Cela dit, l’écoute aurait pu se prolonger des heures durant sans que la moindre fatigue vienne gâcher le plaisir. Pour 8.000 euros l’ampli et 4.000 euros le casque, il fallait au moins ça.
FOCAL – MICROMEGA.
Système multi-amplifié autour des Scala Utopia III Evo avec des Micromega M-One 300 en bi-amplification et un M-One 150 en préamplification. Equipé du système M.A.R.S., pour Micromega Acoustic Room System, le 150 intègre un circuit de correction de l’acoustique de la pièce d’écoute. Le câblage était assuré par Absolue Créations.
Ces électroniques sont des amplis tout-en-un véritablement bien fabriqués.
Les Utopia, qui représentent le vaisseau amiral de de chez Focal, sont de superbes colonnes à la finition poussée dans les moindres détails. Et ça se voit !
Il n’y a pas à dire, les techniciens qui se sont employés à “régler” le système en disposant des panneaux acoustiques de marque Vicoustic, un peu partout dans la pièce, ont dû y passer un certain temps, pour ne pas dire un temps certain.
Maintenant, quel est mon ressenti ?
C’était juste presque impeccable. Très équilibré, le son que dégageait l’ensemble se caractérisait par une précision que je qualifierais de soyeuse. L’équilibre étant plutôt linéaire, la cohérence globale se maintenait jusqu’à des niveaux très soutenus, le tout étant très homogène.
Mais voilà, je m’attendais à davantage de plénitude, à un suivi rythmique plus entraînant, à une dynamique plus exacerbée.
J’aurais assez facilement compris que Focal utilise les Micomega sur des Sopra mais les Utopia auraient mérité des électroniques plus ambitieuses. Pour tout dire, j’eusse aimé écouter sur du NAIM, par exemple deux NAP 300 ou un NAP 500, pour rester dans le même budget.
Et puis, cette signature Focal dont je vous ai déjà parlé me dérange quelque peu. Je trouve le bas trop rond (manque de tension ?), le haut trop ciselé (luminosité exagérée ?), le milieu trop distingué (épaisseur insuffisante ?). Est-ce vraiment dû aux enceintes ? A la combinaison FOCAL/MICROMEGA, à la connectique qui pourrait ne pas être totalement compatible ?
En conclusion, le résultat de l’ensemble m’a laissé une bonne impression mais je ne suis pas parvenu à “entrer” dans l’interprétation des morceaux que l’on nous a fait écouter. En somme, il m’a manqué l’expressivité dont sont capables les meilleurs systèmes. Et pour moi, c’est essentiel.
Mauvaise pioche ? Erreur de parcours ? Lisez la suite sur : http://www.laudioexperience.fr/salon-haute-fidelite-2017-une-franche-reussite/
Salle 18 : présentation des enceintes MAGICO S3 Mk2 :
sur les blocs stéreo Soulution 511 et le pré-ampli Soulution 520, avec comme source le lecteur CD/SACD Soulution 541 :
Le serveur Melco branché sur le DAC du 541.
Platine vinyle Spiral Grove :
équipée de la cellule de référence Lyra Atlas :
Le tout câblé en Crystal Câble :
et traitement secteur ISOTEK Mosaïc Genesis :
Meubles Solidsteel :
Je découvrais pour la première fois les enceintes Magico, les électroniques Soulution et la cellule Lyra.
En pénétrant dans cette salle, j’ai été séduit d’emblée par une impression de facilité et de fluidité qui se dégageait de l’ensemble. Le système s’effaçait complètement devant la musique. Les musiciens jouaient à l’unisson. Leur présence était palpable. Les instruments riches en harmoniques délivraient un son ciselé, fin, doux et soyeux. Sans doute que le tweeter en béryllium a dû être parfaitement étudié car je n’ai pas constaté de coloration propre. Les timbres étant très différenciés.
A contrario, les instruments imposants, riches en grave présentaient une structure très réaliste, avec une enveloppe correspondant à leur volume. Beaucoup d’air circulait dans la pièce, l’atmosphère n’étant pas pesante.
Par rapport à l’ensemble Focal Utopia – Micromega M-One, les instruments paraissaient avoir plus d’épaisseur et les voix plus de corps. Idem pour le son, même s’il était moins “rectiligne”, il avait plus de présence physique et émotionnelle.
Tout en étant élégante, la musique s’écoulait avec spontanéité et vivacité. Les moyens qui ont été mis en oeuvre semblent avoir atteint leur but, celui de servir la musique.
De par la structure des Magico, l’énergie des hauts-parleurs est totalement libérée. La charge close permettant de maintenir un grave ample qui diminue progressivement vers les premières octaves. L’électronique Soulution, tenant les HP à la manière d’une main d’acier dans un gant de velours, selon l’expression galvaudée. Je le dis souvent, en majorité, les systèmes les plus crédibles sont ceux qui sont capables de rapidité et qui ont un soubassement dans le grave suffisamment généreux pour donner l’illusion de la profondeur. Ces notions se vérifient une fois de plus avec cet ensemble.
La lecture analogique était un ton au-dessus de la lecture numérique, avec encore plus de fluidité et d’épaisseur et peut-être aussi une aération supérieure. Mais là, je chipote.
Parfaitement optimisé, l’ensemble délivrait une écoute sublime.
Moins démonstratif qu’Helixir-Waterfall, plus vivant que Focal-Micromega, Soulution-Magico était à mon sens le système le plus abouti et probablement le plus expressif de ce Festival Son et Image 2017.
Salle 34 F :
enceintes PIEGA COAX 511 :
et électroniques CYRUS :
En écoute, le transport CD CYRUS Xt Signature, le streamer CYRUS Stream X Signature,
le serveur MELCO N1 Z60 MkII :
La platine vinyle REGA Planar 6 avec la cellule MC ANIA et l ‘alimentation Néo PSU raccordée au pré-ampli phono CYRUS phono Signature.
Le tout câblé en Crystal Câble avec un traitement secteur ISOTEK et CYRUS PXR-2 .
Meubles Solidsteel.
L’ enceinte suisse PIEGA COAX 511 fait partie de la deuxième génération de la série Coax. Haute de 115 cm et large de seulement 22 cm, elle est équipée de « Tension Improve Modules » qui, d’après le fabricant, met l’enceinte sous tension, afin de supprimer les vibrations, même les plus infimes.Il s’agit d’une 3 voies en aluminium sans soudure, de 32 kg, bi-câblable, comprenant 4 woofers de 16 cm, dont 2 passifs et surmontée d’un tweeter à ruban C111 coaxial.
La particularité de ce tweeter étant de placer sur un même plan le centre acoustique de la plage des médiums et des aigus de façon à constituer une seule source ponctuelle.
La réputation des électroniques CYRUS n’est plus à faire. L’esthétique de la marque n’a d’égal que l’excellence de l’implantation des circuits dans ses boitiers devenus légendaires.
L’ensemble propose une esthétique sonore d’une relative propreté, à la fois douce et très contrôlée. Le tweeter à ruban apporte la finesse et la caisse en aluminium, par son absence de vibrations, contribue à la rapidité du message. La scène sonore se répand assez bien en largeur comme en profondeur, avec une belle respiration.
Si vous aimez une écoute transparente et droite, accordez-leur une oreille attentive, il se pourrait bien que leur équilibre tonal vous séduise.
HAMY SOUND
Salle 8 Elbe.
Construction incurvée et charge close, réalisées avec 7 couches de bois composite, structure de cloisons alignées, peinture à la main, finition miroir, les enceintes Paradigm Persona sont des objets à la présentation et à la qualité irréprochables.
Sans oublier les haut-parleurs en Béryllium dont la structure est exceptionnelle.
Le modèle de bibliothèque Persona B
fonctionnait avec le caisson Sub de la même série.
Alimenté par les électroniques Gato Audio:
l’ensemble délivrait une restitution d’une rare élégance, fine, délicate, nuancée, avec très peu de coloration audible.
Une véritable découverte.
ALTER AUDIO VIDEO
Salle 6 Douro
Je retrouve cette année encore la marque d’enceintes TAD :
associée cette fois aux électroniques Jeff Rowland :
Un générateur secteur de chez PS Audio générait une sinusoïde exempte de tout bruit et de tout parasite, en convertissant la tension secteur 50 Hz en tension continue :
Pour assurer le meilleur confort d’écoute possible le démonstrateur avait disposé les chaises en décalé à la manière des salles de cinéma.
On ne peut pas dire que la qualité de la restitution n’était pas satisfaisante mais j’ai trouvé qu’il n’atteignait pas le niveau de l’ensemble écouté l’an passé au Salon Haute-Fidélité. La faute probablement et peut-être à cause de l’acoustique de la salle ?
Les TAD Compact Evolution 1 sont des enceintes qui délivrent une articulation et une ampleur exceptionnelles pour leur taille. En revanche, la combinaison salle/enceintes est particulièrement critique. Afin de « récupérer » du grave et remplir la pièce, le démonstrateur poussait un peu trop le volume. Ce qui générait quelques « distorsions ». Étant retourné dans la salle, qui s’était remplie entre temps et le niveau ayant été diminué, j’ai pu bénéficier d’une écoute plus confortable et l’ensemble s’est révélé d’une grande rigueur.
Encore une fois, je remarque qu’il ne faut pas se fier à la première écoute.
ACCENTUEL AUDIO
Salle 26 Odéon.
En moins majestueux, je retrouve l’écoute Hegel-PELéon que j’ai entendue l’an passé au Salon Haute-Fidélité.
Cette couleur toute analogique des électroniques Hegel :
se mariait parfaitement avec les JMR Abscisse Jubilé :
Il faut dire aussi que le stand était très bien organisé et que les titres qu’on nous a donné à écouter étaient de qualité et permettaient d’évaluer le potentiel de l’ensemble. Très professionnel et passionné de musique, le démonstrateur a fait preuve d’un grand talent pour nous faire passer un excellent moment que je considère parmi les plus musicaux qu’il nous a été donné de vivre au cours de ce Festival. A un tarif qui n’avait rien de délirant. Chapeau !
LIGHT AND MUSIC COMPANY
Salle 30 Valois, E3.12
Toujours aussi pétillantes les Dynaudio :
associées à une électronique Musical Fidélity :
Un excellent “petit” système. Aurait mérité une salle plus grande pour pouvoir s’exprimer totalement. De quoi se faire vraiment plaisir à un tarif tout à fait abordable.
AVA HIGH TECH
Salle 9 – Gange.
Importateur des marques AR, Heco, Magnat, Oehlbach, PE, j’ai découvert dans cette salle un système composé de :
– l’ampli intégré hybride Magnat RV4.
Equipé d’une section pré-amplification à tubes, d’une section numérique comprenant deux entrées S/PDIF, un contrôleur Bluetooth compatible aptX et un DAC haut de gamme Burr-Brown, il comprend six entrées analogiques RCA, dont une compatible avec les cellules phono MM et une avec les cellules phono MC, ainsi qu’une sortie pré-out permettant le branchement d’un caisson de basses actif ou un amplificateur de puissance supplémentaire. Transistors de puissance Sanken (Japon) et pré-amplification à tubes avec deux E88CC de fabrication russe. Magnat apporte avec le RV4 ce qui manque au RV3, l’entrée numérique et l’entrée bypass pour l’utiliser en Pre Out.
– les enceintes Signature 1109.
Bass-reflex 4 voies haut de gamme de la série référence « Signature », la 1109 est la plus grande enceinte colonne dans la nouvelle classe de référence « Signature » de Magnat. Certifiée Hi-Res AUDIO grâce au haut-parleur d’aigus qui atteint 55 kHz, son design est moderne avec un vernis mat satiné et des applications d’aluminium.
– La platine tourne-disques Perpetuum Ebner 1010.
Marque qui a vu le jour il y a 85 ans et qui, par la suite, a été absorbée par Dual. La société Allemande qui conçoit et réalise les nouveaux produits s’appelle WE AUDIO SYSTEMS. Les platines vinyles ont repris l’abréviation PE. Le bras de lecture est de fabrication THORENS. Sur la 1010, il s’agit du TP 82. Les connecteurs RCA permettent de choisir les câbles de modulation.
– Un Mac Book Pro et toujours Audirvana Plus pour la lecture des fichiers numériques.
L’ensemble délivrait une belle dynamique et une musicalité raffinée grâce à la pré-amplification à lampes du RV4. La sonorité était franche mais judicieusement équilibrée.
Les timbres sont chaleureux, avec des voix naturelles et un haut du spectre ciselé, détaillé mais doux, sans aucune dureté. La tendance ronde des amplis à lampes ne se remarque guère. La réserve en puissance de l’ampli se marie à merveille avec les enceintes, en lui offrant une belle ampleur. Même si l’équilibre tonal tend vers la clarté, l’écoute reste harmonieuse et relativement neutre. Et puis, l’esthétique de l’hybride a un côté vintage de grande classe.
En vérité, en entrant dans cette salle, je ne m’attendais pas à une telle bonne surprise.
TECHNICS
La mini-chaîne SC-C70.
Très bien finie, sa sonorité est typique de la marque Technics, neutre et transparente.
A ce tarif (moins de 900 euros) elle offre un nombre de possibilités qu’on trouve exceptionnellement chez la concurrence. Pour moi, il s’agit d’une des meilleures écoutes que j’ai pu faire de ce type de matériel.
Question esthétique, c’est un peu froid. Un plateau en plastique laqué proposé dans plusieurs coloris aurait été plus fun à mon goût. Tout ce que vous voulez savoir sur cette chaîne Premium se trouve sur http://www.technics.com/uk/products/premium-class/all-in-one-music-system-ottava-f-sc-c70.html.
AUDIRVANA Plus
Sur le stand je rencontre Damien Plisson, son fondateur et son épouse qui présentaient la dernière version 3.1, ainsi que la nouvelle interface.
J’avais apporté des enregistrements de studio en 32 bits float avant mastering (https://fr.m.audiofanzine.com/sequenceur-generaliste/magix/Samplitude-8-Pro/pedago/astuces/32-bits-float-ou-24-bits-785/).Malgré la conversion en 24 bits par le lecteur réseau Pioneer, non seulement ça fonctionnait bien mais en plus j’ai retrouvé l’ambiance et l’équilibre des prises de son et l’émotion qui va avec. Et cela sur un casque des plus basique. L’interface évolue dans le bon sens. A la manière des plateformes, elle devient plus conviviale.
En outre, une version compatible Windows est annoncée au mieux à la fin de l’année, voire courant janvier.
Audirvana Plus vient d’être récompensé par le Prix “Produit d’Exception 2017” par le magazine ICreate France. Il s’agit d’un vrai logiciel de musique de qualité réellement audiophile que les rédacteurs des revues Haute-Fidélité et Vumetre n’hésitent pas à utiliser dans leurs tests.
Les casques
Parmi ceux que j’ai écoutés, j’ai sélectionné le Beyerdynamic Amiron Home, un des plus musicaux de sa catégorie. Très bon confort et restitution au-dessus de tout soupçon.
associé à un ampli-casque Bryston
délivrait un son des plus généreux avec un grave tendu d’une ampleur peu commune et un délié que je ne m’attendais pas à trouver sur ce type de casque. Une véritable claque.
L’ensemble sans fil : le plus musical, KEF LS50 :
La projection cinéma, ultra-courte focale, qui m’a le plus séduit : Epson EH-LS100. Une image toute en douceur.
Le home-cinéma de rêve : KEF S700 Dolby Atmos 9.2
Epilogue : Je le dis et le redis, ce type de manifestation n’est pas le plus propice pour écouter de la musique. Il est destiné surtout à nous proposer une sélection de matériels qui servent de vitrine à la profession. Il favorise les échanges, permet de créer des contacts et de découvrir quelques belles et bonnes nouveautés.
Quand on me demande quels sont les critères qui peuvent aider à choisir, je réponds toujours ceci : Si j’ai un conseil à donner, il faut d’abord se fixer un budget, puis écouter dans la fourchette de prix qu’on s’est fixée. Après on peut commencer à écouter. Mais écouter comment ? Le plus simple, c’est de se laisser porter par son ressenti, son émotion en quelque sorte. J’aime ou je n’aime pas. Si j’aime alors j’essaie de tirer le maximum de musicalité de ce que j’écoute. Oui mais qu’est-ce que la musicalité ? C’est la faculté de restituer la beauté d’une interprétation plutôt que sa rigueur. De nos jours, on pêche plus par excès que par défaut. Au diable la neutralité si elle doit vous ennuyer. Il vaut toujours mieux avoir un système qui triche mais qui vous implique. Le plus difficile dans la composition d’une installation c’est de trouver le juste équilibre, celui qui vous emmènera à écouter et écouter encore davantage de disques. C’est précisément ça un bon système.”
N’oubliez jamais que c’est vous qui allez vivre avec lui. C’est pourquoi, faites l’effort de vous déplacer pour être sûr de choisir en connaissance de cause et ne pas vous retrouver avec une écoute qui ne vous convient pas. Retenez bien que ce que vous écouterez n’est qu’une interprétation de ce qui a été enregistré.
Musicalement vôtre.
N.B. Comme chaque année, l’élection des MASTERPIECES permet aux visiteurs de désigner les meilleurs produits ou les meilleures démonstrations.
Consultez régulièrement http://www.sonimage.com/masterpiece/ pour découvrir les lauréats 2017.
Les titres de musique du Festival Son et Image 2017. Les Salons sont toujours l’occasion de pouvoir relever des titres de musique que l’on ne connait pas forcément ou qui ne font pas partie de notre discothèque. En lien, quelques morceaux que j’ai écoutés au cours des démonstrations.
Bonne écoute.
(1) Ecoute comparative entre la lecture numérique et la lecture analogique :
Je passe le plus clair de mon temps à écouter, encore et encore. A comparer, toujours et toujours. Ce débat sur la supériorité du vinyle sur le CD m’a souvent fait sourire. Pas au début. Il est indéniable qu’à sa sortie, en 1982, la lecture numérique était loin de valoir la lecture analogique. 35 ans se sont écoulés. Le CD a beaucoup évolué. Et les habitudes des ingénieurs, aussi. Je savais qu’en entrant dans la salle réservée à des écoutes comparatives animées par M. Martial Hernandez, entre les vinyles et les fichiers audio Hi res, les écoutes que j’allais faire n’allaient pas bouleverser mes certitudes. J’aurais bien aimé connaître le tarif des appareils. Ouf ! Pas du bas de gamme en tous cas. Très bien ! Nous allions pouvoir comparer dans les meilleures conditions. Alors quoi ! Vous croyez qu’il y a un vainqueur ? Pas du tout. La lecture vinyle est aussi métallique que la lecture CD quand l’enregistrement a été bâclé. Micros placés trop près des instruments, close up raté … La lecture numérique est aussi chaude et émotionnelle que la lecture analogique lorsque toutes les étapes du mastering ont été réalisées dans les règles de l’art. Au pire, la seule différence qu’il peut exister c’est une délicatesse infime due à la légère rondeur de la lecture vinyle, induite me semble-t-il par le traitement du signal pour les besoins de la gravure et de la lecture. Un timbre de basse moins pur, moins précis et vlan, c’est un son plus rond, que l’on qualifiera souvent de plus chaud. Reproduire la basse sur vinyle est un défi d’ingénierie très complexe. Voilà pour le tableau. Alors, me direz-vous, quid de la supériorité de l’analogique sur le numérique ? Avec une bonne lecture dans les deux cas, la question ne se pose pas. Je suis sorti de l’expérience avec les mêmes certitudes. CQFD.
Merci M. Hernandez pour la mise en œuvre de cette démo.
Les autres exposants (et autres modèles) : mon exposé sur le Festival Son et Image 2017 est terminé. Le temps m’a manqué pour visiter tous les exposants, entre autres 3D Lab – JM R. J’ai fait aussi l’impasse sur Atoll et Atohm que j’ai commentés par ailleurs. Je m’en excuse auprès d’eux. Vous trouverez peut-être des avis sur d’autres sites. J’ai fui délibérément les démonstrations dont le niveau d’écoute était au-delà du raisonnable.
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