L’histoire de B.audio commence par la passion commune de deux frères, Cédric et Sébastien Bermann qui, conscients que des progrès en matière de réduction du jitter (gigue, en français) pouvaient encore être accomplis, ont développé le SJR “Source Jitter Removal”, une technologie qui permet d’éliminer totalement le jitter du signal d’entrée (sur toutes les prises), sans être obligé de recourir à un une horloge externe.
Ensuite, ils ont travaillé sur l’alimentation, le filtre de suréchantillonnage, le condensateur de couplage et la réduction des hautes fréquences.
Aussi, lorsque Sébastien m’a contacté le 26/04/2018, pour me proposer d’écouter le B.dac, je n’ai pas dit non.
Présenté au High-End de Munich j’ai profité de mon déplacement au MOC (lieu du Salon), pour faire connaissance avec les produits de cette nouvelle marque française.
D’abord sur leur stand (ouvert) où était proposée une écoute au casque, ensuite dans la salle réservée par Apurna, un autre fabricant français.
1ère difficulté :
Je me suis d’abord demandé quelle allait être ma source de référence, sachant que les concepteurs annoncent que le B.dac a été conçu dans le but de reproduire la musique telle qu’elle a été imaginée par l’artiste… Ceci est valable pour tout enregistrement, sauf que :
1. Je n’étais pas dans la tête de l’artiste au moment où il a écrit sa partition
2. Je n’étais pas présent le jour de l’enregistrement
3. Je ne connaissais pas les corrections qui ont pu été apportées par le mastering
Au mieux, j’avais la possibilité de me déplacer jusqu’à Mutzig (près de Strasbourg) dans les locaux de B.audio, garder le résultat de l’écoute en mémoire et partir avec le B.dac sous le bras jusque chez moi afin d’évaluer si le résultat entendu chez B.audio était reproductible.
Vous savez comme moi que la mémoire auditive est très volatile.
J’ai donc préféré la solution de me faire envoyer l’appareil pour l’écouter sur mon système et dans d’autres configurations.
2ème difficulté :
Ensuite, il fallait également que tout se passe Dans l’esprit originel de la Haute-Fidélité, comme il est écrit dans la présentation du B.dac par le fabricant.
1. Je connais très bien les supports qui me servent aux tests, CD, fichiers de studio, playlists …
2. Je « maîtrise » parfaitement ce qui sort de mes enceintes et de mon casque,
3. Avec leurs qualités et leurs manques, je peux assez facilement faire la part de ce qui revient au DAC et ce qui relève de mon système.
Evaluer l’expressivité, l’image sonore, l’étendue de la bande passante, la dynamique, la clarté, la finesse, la tenue des notes … et par-dessus-tout LE RÉALISME de la restitution, telle a été finalement la tâche que je me suis promis d’accomplir.
Configurations des essais : toutes les écoutes ont été réalisées en PCM 16bits et 44,1 Khz. Je n’ai pas testé le DSD, faute de titres et de matériel suffisants, au moment des essais, pour évaluer de façon pragmatique le B.dac dans ce format.
Information importante : ayant constaté une dégradation du signal en mode DSD, dans certaines conditions, B.audio a apporté sur ses dernières séries une modification de son logiciel de contrôle qui améliore considérablement la qualité, en diminuant le niveau de bruit.
La mise à jour est fortement conseillée et gratuite pour les utilisateurs qui sont déjà équipés. Renseignez-vous auprès du fabricant. Appelez le 33 3 88 61 50 49 ou le +33 6 51 03 84 93 ou par messagerie à http://www.b-audio.com/fr/a-propos/
1er système. Ecoute CD sur un système complet NAIM AUDIO en bi-amplification active. Enceintes NAIM SBL, connectique et alimentations séparées entièrement NAIM. Traitement du courant électrique par La Boite Noire ALC- 1. Meuble Sound Organisation.
Un système qui date de nos jours mais qui possède la particularité d’être parfaitement équilibré et suffisamment transparent pour mettre en évidence n’importe quelle modification. Qu’il s’agisse de l’introduction d’un nouvel appareil ou simplement d’une inversion de phase. Lien : http://www.laudioexperience.fr/naim-audio-les-raisons-de-mon-choix/
Entrée optique. En sortie du B.dac, un câble de modulation Supershield en cuivre pur et prises de la même marque, plaquées or. Autrefois, plébiscité par Jean HIRAGA en matière de neutralité et de dynamique, de reproduction des timbres et d’image, malgré sa consonance anglaise, ce câble était fabriqué par une société française, aujourd’hui disparue.
D’emblée, le B.dac possède une superbe cohérence, un grave articulé et varié, un médium velouté, un aigu fin et délicat.
Les harmoniques sont très riches en fréquences. Je ne constate aucune dureté. La restitution est fluide et raffinée.
La somme d’informations qu’il parvient à tirer du signal est proprement ahurissante. C’est net et sans bavure. Ce DAC a une exactitude qui ne vire jamais à la froideur. Il reste fidèle en toutes circonstances.
Malgré sa transparence extrême, les sons sont structurés. Ils possèdent de la matière. L’émotion transmise par les interprètes est intacte.
Ma femme, qui se trouvait dans la pièce, au moment des tests m’a fait cette réflexion : « ne trouves-tu pas que c’est plus lent ». Curieusement en effet, le tempo est plus « calme » que sur mon lecteur NAIM CDS (CD Player NAIM AUDIO CDS). Je me souviens d’avoir déjà connu cela avec des appareils très détaillés et riches en timbres.
J’ai également ressenti cet effet à l’écoute de fichiers Qobuz (https://www.qobuz.com/fr-fr/discover) par rapport à ceux délivrés par la plateforme Tidal (http://tidal.com/fr).
Quoi qu’il en soit, c’est superbe !
Ceux qui en ont les moyens pourront en tirer toute la quintessence avec une platine CD du niveau d’une METRONOME Calypso, par exemple.
2ème système. Ecoute dématérialisée sur une électronique LUXMAN L550AX II et un ensemble NAIM Supernait 2 DR+ alimentation Hi-Cap, sur des enceintes PROAC D48R ou DYNAUDIO Contour 20, en streaming QOBUZ (qualité CD et Hi-Res) ou TIDAL (qualité CD et Studio Masters) sur un lecteur réseau AURENDER N100 H. Câbles Actinote et Furutech, RCA et XLR. Meuble Inovaudio. Un système composé par Nicolas CASO de l’enseigne Haute Définition Image et Son, à Hyères.
Entrée USB. Le B.dac parvient à extraire des fichiers dématérialisés suffisamment d’informations pour donner l’illusion de la perspective du lieu de l’enregistrement, avec une profondeur et une assise exceptionnelles, plutôt inhabituelle.
La dynamique est uniformément répartie. C’est vif, avec toujours cet équilibre savamment dosé qui donne l’impression d’une grande facilité dans la lecture des messages les plus complexes.
C’est fouillé, lumineux mais jamais sur-défini, comme c’est parfois le cas avec des convertisseurs qui en font trop. Il ne sert à rien de vouloir éclairer le message si c’est au détriment de la cohérence générale. C’est ce qui fait dire à certains que le numérique est artificiel ou métallique.
Nous avons à faire ici à un appareil qui a été pensé dans les moindres détails. Le son est harmonieux, la musique s’écoule avec beaucoup de liberté. L’écoute est très “propre”.
On pourra toujours trouver un DAC qui sera plus ceci ou plus cela mais, à ma connaissance, pas supérieur. Du moins, à ce tarif (11.990 euros)
Ce qu’on demande en priorité à un appareil Hi-Fi, c’est d’être fidèle au signal qu’on lui demande de reproduire, plus que d’être exact. Le B.dac possède à la fois ces deux qualités.
Ses géniteurs l’ont conçu pour obtenir un son fidèle au message voulu par l’artiste, restituant l’émotion du concert.
Résultat : sa capacité émotionnelle est telle qu’il se place à un niveau de référence dans la manière de convertir un signal numérique en signal analogique.
Conclusion : le B-dac propose une restitution de la musique d’une étonnante véracité. Il est difficile de lui trouver un véritable défaut, tant sa neutralité le fait apparaître universel.
Caractérisé par une signature sonore sans coloration véritablement audible, l’introduire dans un système ne modifiera pas l’équilibre général de l’ensemble. Il trouvera facilement sa place entre une source numérique et une électronique, même de haut de gamme.
J’ai été d’autant plus agréablement surpris que l’écoute que j’avais faite au casque à Munich était loin de m’avoir convaincu.
Sur mon ensemble ampli casque NAIM AUDIO Headline et alimentation séparée Hi-Cap j’ai prolongé le test avec mon BEYERDYNAMIC jusqu’à des heures inavouables.
Son équilibre tonal est tel qu’il m’a permis de redécouvrir mes morceaux favoris, sans aucun effort intellectuel, tellement les notes s’enchaînent avec facilité et legato.
Pour une fois, j’ai été véritablement étonné. Et croyez-moi, ça ne m’arrive pas souvent.
S’il fallait lui attribuer une note je lui mettrais un 19/20. Pour la simple raison que j’aurais souhaité un peu plus d’épaisseur sur l’ensemble de sa prestation. C’est ce léger manque de corps qui lui coûte la note maximale. Cette faiblesse pourra toutefois être compensée par un choix de câbles appropriés, de ceux qui donnent de la matière au son.
Entrer dans la lumière de ce merveilleux dac, avec l’âme de la musique qu’il sait si bien transmettre, est déjà une énorme surprise.
Le B.dac est tellement proche de l’étalon que je ne peux que vous conseiller d’aller l’écouter attentivement chez un revendeur agréé.
Il est fort à parier que les produits Hi-End de ce niveau de qualité tirent vers le haut notre production nationale, au point de gagner non seulement de la notoriété dans un domaine déjà bien encombré mais aussi de prendre des galons par l’innovation et la qualité indiscutable qu’ils apportent.
Désormais, il faudra aussi compter sur B.audio.
Un grand merci à Sébastien Bermann pour nos échanges très professionnels et à Nicolas CASO pour son dévouement et sa disponibilité, comme toujours.
Vous trouverez sur le site http://www.b-audio.com tous les renseignements nécessaires qui vous permettront de faire connaissance avec les produits B.audio.
Un détail qui a son importance : le B.dac est évolutif dans le temps par l’intermédiaire des mises à jour du constructeur.
Démonstration : B.audio présentera 3 systèmes au Salon organisé par Haute-Fidélité les 17 et 18 octobre 2018, à l’Hôtel Marriott à Paris Rive Gauche.
Titres ayant servi aux tests.
CD :
– « Tutu », Miles Davis
– « Porpora », Cello Concerto in G : Largo, Nathalie Stutzmann
– « So Many Men », Youssou N’Dour en duo avec Pascal Obispo
– « Rendez-vous », Craig David
– « Sweet Memory », Melody Gardot
– « Unanswered Letters », Bliss
– « Whithin », Daft Punk
– « Sweet Lullaby », Deep Forest
– en plus de ma discographie habituelle et des œuvres classiques, du jazz, du blues, de la variété française et étrangère, qui font partie de ma collection personnelle.
Streaming :
– « Back to back », Amy Winehouse
– « Ma plus belle histoire d’amour », Barbara, Olympia février 1978 Live
– « Pablo Sarasate, Zigueunerweisen op. 20, From Carmen Fantasy, Anne-Sophie Mutter
– « Oxygène. Pt4 », Planet Jarre, 50 Years of Music
– « Das Narrenschill », Reinhard Mey
– « Darkest of My Days », Big Wolf Band
– « Keith Don’t Go », Nils Lofgren, Acoustic Live
– « You Look Good To Me », Oscar Peterson Trio
Et au casque, mes listes de lecture sur TIDAL, que j’ai parcourues jusqu’à pas d’heure, ainsi que quelques titres sur QOBUZ.
Auteur : Jean RAZZAROLI
Consultant indépendant
Rédacteur et démonstrateur de matériels Haute-Fidélité
Conseil et diagnostic à domicile
Couverture d’évènements
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